Dans la soirée du 15 octobre à l’occasion du lancement des premières conférences Kappy, l’historienne et écrivaine , explorera le thème de la mort telle qu’elle est représentée dans les œuvres artistiques en compagnie de deux célèbres écrivaines de romans policiers, la canadienne et l’américaine Donna Leon.
![Judith Flanders](/palliativecare/files/palliativecare/styles/wysiwyg_medium/public/judith_flanders.jpg?itok=uGOEkNaY)
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Emily Adam (EA) : Je vois que vous vous joindrez Ă nous au Congrès international des soins palliatifs de ş«ąúÂăÎč au mois d’octobre. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos liens avec le Palliative Care ş«ąúÂăÎč?
Judith Flanders (JF) : Ma mère, Kappy Flanders, Ă©tait très impliquĂ©e dans les soins palliatifs. Elle a travaillĂ© avec le Dr Balfour Mount pendant de nombreuses dĂ©cennies, contribuant Ă la crĂ©ation de la première chaire de mĂ©decine palliative en AmĂ©rique du Nord. Elle a ensuite crĂ©Ă© le Palliative Care Council Ă l’UniversitĂ© ş«ąúÂăÎč. Après sa mort, ma sĹ“ur cadette Elle et moi avons souhaitĂ© poursuivre son Ĺ“uvre. Ayant rĂ©cemment Ă©crit un livre sur la mort et le deuil au XIXe siècle, il m’a semblĂ© utile de participer au Congrès des soins palliatifs cette annĂ©e pour discuter des attitudes face Ă la mort et Ă l’agonie ainsi que de ce que nous pouvons apprendre du XIXe siècle… et pour remercier Dieu pour les analgĂ©siques et les antibiotiques!
![Louise Penny](/palliativecare/files/palliativecare/styles/wysiwyg_medium/public/louise_penny.jpg?itok=zk5Rb2IC)
JF : De nos jours, la plupart des gens côtoient la mort dans des œuvres artistiques. Qu’il s’agisse de télévision, de cinéma ou de livres. Soit c’est incroyablement sanglant et dégoûtant, soit c’est beau et déchirant, mais c’est généralement tamisé et ne traite pas directement du sujet. L’une des façons avec laquelle de nombreuses personnes interagissent avec l’idée de la mort c’est dans les romans policiers. Alors Elle a pensé qu’il serait intéressant d’en discuter avec ma participation en tant qu’historienne sociale, et celle de Louise Penny et Donna Leon, toutes auteures de romans policiers.
EA : Qu’est-ce qui vous a poussé à aborder ce sujet de manière aussi approfondie dans votre nouveau livre?
![](/palliativecare/files/palliativecare/styles/wysiwyg_large/public/post-mortem_photo.jpg?itok=ClsfE6kj)
EZ : Votre livre fait référence au chagrin et au deuil. Pouvez-vous m’en dire davantage à ce propos?
JF : L’un des personnages dont je parle dans le livre est la reine Victoria. Son mari est décédé quand elle avait 42 ans et elle a vécu jusqu’à plus de 80 ans dans un deuil perpétuel, remarquable et ostentatoire. Aujourd’hui, certains pensent qu’à l’époque les gens trouvaient que c’était admirable, mais en fait la plupart des gens trouvaient aussi que c’était mal. Pendant un certain temps, il y avait de la sympathie, mais finalement les gens ont estimé qu’elle devait se ressaisir et se remettre au travail! J’en ai parlé avec un thérapeute spécialisé dans le deuil et il ne fait aucun doute que Victoria a fait une dépression après la mort de son mari. Son propre médecin a noté qu’elle avait passé quelques années dans un état proche de la folie. Si vous regardez la liste des critères du * qui indiquent quand une personne serait plus susceptible de vivre un deuil désordonné, excessif et très long, Victoria les rencontraient tous.
*DSM Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
EA : Y a-t-il autre chose qui vous a vraiment surpris lors de vos recherches pour ce livre?
![](/palliativecare/files/palliativecare/styles/wysiwyg_large/public/fading_away.jpg?itok=zziul7eL)
EA : Dans vos recherches, avez-vous trouvé beaucoup de références au rôle de la médecine dans le contexte de la mort et de l’agonie?
JF : En 1832, personne ne pouvait vraiment faire quoique ce soit contre presque toutes les maladies mortelles y compris le choléra, donc je ne pouvais pas aborder grand-chose en termes de soins médicaux. De nombreuses personnes, comme Florence Nightingale par exemple, ont guéri d’une infection virale mais elles sont ensuite devenues invalides, car sans médicaments elles ont souffert de lésions cardiaques ou d’autres maladies qu’elles ignoraient en lien avec leur infection virale. C’était plutôt sinistre et techniquement surtout palliatif. On utilisait alors énormément d’opium et d’alcool.
EA : Le domaine des soins palliatifs prône la nécessité de briser les tabous qui existent autour de la mort. Selon vous, que peut apprendre la société moderne sur la mort et l’agonie des victoriens?
JF : Bizarrement au XIXe siècle, une bonne mort était une mort lente, car on pouvait mettre de l’ordre dans ses affaires, parler à sa famille, etc. En réalité, une mort lente, pour la majeure partie de la population, signifiait probablement une pauvreté extrême pour le reste de votre famille, c’était donc plutôt un idéal.
![](/palliativecare/files/palliativecare/styles/wysiwyg_large/public/funeral_card.jpg?itok=jlonefNB)
Pour en savoir plus sur le Congrès international des soins palliatifs de ş«ąúÂăÎč et sur la causerie du 15 octobre ouverte au public, Death in Crime Fiction (La mort dans les romans policiers), Svp visiter le