Devon Phillips (DP) : 2024 marques le 24e . Je crois que c’est la conférence PC la plus ancienne au monde. Qu’est-ce qui rend ce Congrès si spécial?
Justin Sanders (JS): Durant toute son existence, depuis 1976, il a eu une combinaison unique de sciences et de sciences humaines. Ce congrès a une orientation humanitaire qui reflète l'humanité que nous voyons chez nos patients et l'humanité que nous devons promouvoir en nous-mêmes afin de rendre ce travail viable. Le Congrès a débuté à une époque où le domaine des soins palliatifs était relativement petit, et nous avons maintenant un groupe de cliniciens et de chercheurs dévoués de 65 pays qui considèrent ce congrès comme une réunion véritablement unique en termes de portée et de caractère international et interdisciplinaire.
DP: Quels sont certains des points forts du programme de cette année ?
JS: Je suis tres enthousiaste au sujet de notre , commençant avec les 4 plenière qui se concentreront sur quelques-uns des plus importants problèmes dans le domaine des soins palliatifs. La première plenière sera avec Tomson Highway, un musicien, écrivain, et un intellectuel public issu de la communauté autochtone du Canada. Il partagera la scène avec une jeune médecin, artiste de scène et candidate au doctorat, Ariel Dempsey, qui travaille à Oxford pour explorer la notion de l’incertitude. L’incertitude est une chose à laquelle nous pensons beaucoup dans notre travail. Ces deux animateurs de plenière apportent les arts de scène, la pensée critique et de la rigueur intellectuelle pour améliorer la qualité et la profondeur dans leurs présentations. Ariel utilise spécifiquement les arts du cirque comme un support visuel pour compléter sa réflexion sur le thème de l’incertitude. Il ne pourrait y avoir un meilleur moment pour réfléchir à l’incertitude étant donné ce à quoi nous sommes confrontés dans le monde aujourd’hui : l’incertitude géopolitique, technologique et climatique.
Dans la deuxième plenière, nous avons deux cliniciens scientifiques extraordinaires qui aborderont l’équité et les soins palliatifs. Kimberley Acquaviva, travailleuse sociale et savante des Etats-Unis, a accompli un travail énorme pour mettre en évidence les besoins et les interventions pour des personnes de la communauté LGBTQ+, une communauté affectée par de sérieuses maladies. Naheed Dossani, médecin et défenseur de la justice en matière de santé de Toronto, qui répond aux besoins des personnes confrontées à des vulnérabilités structurelles, notamment celles qui sont sans logement et souffrent d’une maladie grave. Nous allons en apprendre davantage sur les soins équitables pour les personnes touchées par une maladie grave.
Notre troisième plenière couvre the thème du deuil et de la perte à travers le prisme de la biologie et la philosophie avec le biologiste français de renom, Olivier Hamant, le sociologue Tanguy Chatel et Anselme Kananga, une infirmière praticienne belge et la fondatrice du réseau dans la République démocratique du Congo.
Finalement, dans notre quatrième séance plenière sur la musique et la connexion, nous avons un thérapeute musical Dan Goldman et l’ingénieur biomédical Stefanie Blain-Moréas, dont les travaux se concentrent sur l’utilisation de techniques de traitement des signaux physiologiques et de technologies d’assistance pour répondre aux besoins des personnes non-communicatives et de leurs soignants. Cette plenière représente une opportunité pour nous de mieux comprendre à la fois, ce que nos collègues en musique thérapeutique font et comprendre également à un niveau plus profond, l’impact potentiel de la musique à créer des liens interpersonnels. Je suis tellement ravi par cela.
DP : J’ai remarqué au programme des séances d’une journée dans des filières spécifiques inclut notamment la pédiatrie, les soins infirmiers, le plaidoyer communautaire, les questions psychosociales et la classe de maitre clinique.
JS : Ceci est un aspect vraiment unique du congrès – nous offrons des séances d’une journée concentrées dans des domaines spécifiques. Par exemple, la classe de maitre clinique qui est organisée en collaboration avec la est une séance toujours tres populaire pour que les médecins puissent rester informés des soins prodigués aux patients. Cette année, nous examinons le sujet de la détresse existentielle. Les cliniciens comprennent qu’il existe de plus en plus d’outils pour faire face à la détresse existentielle, et, en même temps, ils ignorent certaines des meilleures pratiques actuelles en matière d’évaluation et de traitement de la détresse existentielle.
DP : Je comprends qu’il y a une nouveauté au programme cette année : une journée pré-conférence sur la psychoéducation.
JS : Oui, j’aimerais vraiment mettre une épingle sur l’atelier pré-conférence que nous prévoyons le 15 octobre. Le Dr Susan Block, médecin et psychiatre de premier plan en soins palliatifs aux Etats-Unis, a donné une séance plenière à l’American Academy of Hospice and Palliative Medicine en 2023 et elle a souligné une lacune majeure dans la prise en charge des personnes touchées par une maladie grave, qui réside à la fois dans notre attention aux problématiques psychologiques touchant nos patients, mais aussi dans la psychoéducation qui devrait accompagner notre travail. C’est pourquoi je suis vraiment ravi que nous puissions proposer un programme bilingue (volets distincts en anglais et en français) dans le cadre de cet atelier pré-conférence d’une journée dirigée par des experts des Etats-Unis et du Canada pour approfondir ces questions. Ce programme éducatif fera partie de la solution pour combler le manque qui concerne à la fois la pérennité de notre travail et aussi notre expertise dans la prise en charge des personnes en détresse psychologique.
DP : Comment vous assurez-vous que le Congrès capturera les dernières recherches, innovations et pensées sur les soins palliatifs ?
JS : Ça commence à partir de ce groupe interdisciplinaire de cliniciens et de scientifiques provenant du monde entier qui se rassemble pour réfléchir ensemble à ce qu’il y a de nouveau et important sur lequel nous devons concentrer. Et nous prenons ces idées, issues d’une évaluation des besoins à grande échelle, et nous les apportons à notre comité de planification scientifique qui se réunit ensuite de manière continue pour affiner les idées dans un programme. Nous nous appuyons également sur un processus d’examen des résumés évalué par de pairs avec environ 75 réviseurs pour sélectionner les meilleures recherches pour élaborer notre programme.
DP : En tant que président du congrès, quel message avez-vous pour ceux qui considèrent venir à ce congrès en octobre ?
JS : Si ces gens parlent à ceux qui ont déjà assisté à ce congrès, ils entendront que ce congrès est vraiment unique en raison de la combinaison d’une science rigoureuse et des sciences humaines, de l’avant-gardisme, l’innovation et les idées, ainsi que les fantastiques opportunités de réseautage. Le Congrès 2024 s’appuiera sur cette tradition et honorera ses méthodes qui sont vraiment marquantes.
DP : Un dernier mot ?
JS : Nous souhaitons la bienvenue à ceux qui assistent à notre congrès régulièrement et nous encourageons les gens qui ne sont jamais venus. Nous souhaitons une bienvenue particulière à nos collègues francophones, car les gens trouveront que la nature bilingue de cette réunion la rend si spéciale. Il s’agit d’une excellente occasion d’établir des liens et ce Congrès le fait depuis près de 50 ans.
J’ai bien hâte de voir tout le monde !
Pour plus d’informations sur le Congrès international des soins palliatifs de º«¹úÂãÎè (MIPCC2024) :
Traduction par : Suzanne LeBlanc
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